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Christelle, Cheffe de projets R&D

Le 25 octobre 2018
Métiers et emplois

Ma formation d’ingénieure m’a lancée, aujourd’hui, je continue à monter en compétences !

Christelle, Cheffe de projets Service R&D chez IP-LABEL à la Garenne-Colombres

Lorsque j’approche de chez ip-label où je vais rencontrer Meriem (voir reportage) et Christelle, 42 ans, cheffe de projets au service R&D, je suis accueillie par les cris de joie des enfants dans une cour de récréation toute proche. De bonne augure ! Dans les locaux, des trophées sont présentés, attestant de la confiance des partenaires. Des photos montrent aussi l’équipe en mode explorateurs, l’air réjoui, sac au dos dans les rues de Paris ! Christelle vient me chercher à l’entrée : « je crois que c’est pour moi ». Elle va droit au but, claire et directe.

Quel est ton parcours ?

Une formation d'ingénieure, qui permet de s'adapter

« En terminale, on vous demande de trouver ce que vous voulez faire. C’est le moment où vous vous interrogez sur ce que vous préférez au lycée. Moi c’était la bio. J’aimais bien, c’était plus concret que les maths. On obtenait un résultat palpable. Je partais donc pour des études scientifiques. »
Christelle fait un BTS puis une école d’ingénieurs en génie biologique. Ne trouve pas de travail.
« C’est là que je me suis aperçue que la formation d’ingénieurs préparait vraiment à un métier : vous apprenez à raisonner, à appréhender les choses, une certaine curiosité qui permet de s’adapter. »
Son cursus couvrait de l’industrie alimentaire à la recherche médicale. Côté positif : un champ d’apprentissage très large, de la manipulation, de la technique. En biologie, on utilise aussi les outils informatiques pour analyser. « Il y avait aussi un tronc commun où l’on faisait de l’informatique, des maths ou de la physique de manière plus poussée. »
Elle suit une formation complémentaire de développeur. « Juste après, j’ai trouvé un premier emploi chez un éditeur de logiciels de bureautique. »

Du premier poste à celui de cheffe de projets : diversité des missions, toujours

« Ce qui m’a plu tout de suite, c’est que je touchais à tout. Au début, j’ai surtout approfondi le développement. Puis j’ai goûté au contact avec le client, on faisait du support, de la formation, la documentation... J’aimais bien aussi bouger, faire des installations chez les clients. »
Lorsque sa première entreprise subit les répercussions de la crise, Christelle ne met que trois mois à trouver un nouvel emploi, on lui propose un à deux entretiens par jour !
« C’est ainsi que je suis arrivée chez ip-label, dans un domaine nouveau puisqu’il s’agissait d’un éditeur de logiciel spécialiste de la mesure de la qualité d’expérience utilisateur. J’ai eu un bon feeling. Ils m’ont recrutée comme développeur et deux ou trois mois après, j’étais cheffe de projets. J’avais 3 ans d’expérience, c’était il y a... 14 ans ! On a toujours une petite appréhension, on se demande si on va savoir faire. Mais je m’entendais bien avec le directeur technique et ça l’intéressait aussi de faire évoluer les gens. De toute façon, on peut être amené à mettre en pratique des choses qu’on ne voit pas toujours à l’école. J’ai appris et j’apprends toujours, soit par moi-même soit par l’intermédiaire des autres ! »

Ton métier ?

Polyvalence et apprentissage des langages de programmation

« Je suis cheffe de projets au service R&D. C’est un titre qui peut correspondre à des réalités très variées selon les personnes et les entreprises. Dans une SSII*, je serais plutôt associée à un projet en particulier, défini dans le temps, et travaillerais chez un client. Soit une mission assez différente de celle que j’exerce au quotidien chez ip-label, où j’accompagne l’évolution de produits (nos logiciels). Ici, on mesure la qualité d’expérience perçue de tous les services numériques (applications web, métiers, mobiles, sites web, téléphonie, voix...).
Comment ça marche ?
Nos technologies, des robots, simulent des parcours utilisateurs pour analyser la performance des applications et contribuer à l’optimiser. Sur un site marchand par exemple : arrivez-vous de manière satisfaisante à finaliser votre achat ? Tous les secteurs d’activité sont concernés.
Je suis rentrée en tant que développeuse C++, un langage qui est utilisé pour nos robots de mesure. Aujourd’hui, je m’occupe plus de la restitution des données, d’autres domaines de programmation, je travaille souvent en PHP. 
Mon rôle actuel de Cheffe de projets comprend beaucoup moins de développement même si j’aime et dois être capable de mettre le nez dedans, voire de remplacer un collègue absent : je vais plus souvent travailler sur de l’existant et chercher à l’améliorer plutôt que de partir de la feuille blanche. Je gère les projets mais j’encadre également, je supervise ».
Au quotidien, pas de grosse routine. En ce moment par exemple, Christelle travaille sur la création d’un tableau de bord pour un client. Elle utilise le nouvel outil de BI* (Business intelligence) d’Ip-label.
« Je dois récupérer des données, les formater de manière à ce qu’elles soient graphiquement compréhensibles. Pour le client c’était une évidence. Mais techniquement il y a du travail. Il faut faire en sorte que les données s’affichent correctement : j’utilise les langages de programmation PHP, SQL, un peu de Shell, du Perl. il y a quelques temps, je me suis amusée avec du « Python » : les développeurs aiment bien. »

(Auto)formation continue et travail d'équipe

Pour ce projet, Christelle travaille et se forme en même temps. Elle monte aussi en compétences. « C’est sympa d’avoir des périodes où l’on peut rester sur des sujets qu’on maîtrise bien, qui sécurisent. Mais il est nécessaire d’apprendre de nouvelles choses, de continuer à progresser : c’est l’avantage de ces métiers techniques. »
Pourtant la formation continue ne s’arrête pas à la technique : là un nouvel outil de BI, ici, un outil gestion de projets en mode agile*.
« Avec cette technique d’animation d’équipe collaborative on met les développeurs au centre des décisions : il est plus facile pour eux d’anticiper et de signaler des difficultés qu’on n’aurait pas détectées tout de suite. » explique Christelle. « Je suis dans l’entreprise depuis longtemps : mon profil de cheffe de projets n’est pas classique : je suis en R&D mais les équipes d’exploitation et le service clients viennent aussi me voir parfois pour certains problèmes liés aux fonctionnalités, à l’infrastructure. « Je fais mon travail consciencieusement et je permets à mes clients d’offrir un meilleur service aux leurs. C’est satisfaisant ».

Être femme dans l'informatique ?

« D’abord c’est un atout, auprès des clients comme des collègues. Je me suis rendu compte que nos interlocuteurs avaient tendance à plus mettre les formes, à maîtriser leur stress notamment, lorsqu’ils s’adressaient à une femme. Sinon, je ne vois pas de différence entre hommes et femmes. Certains services sont réputés plus « virils » que d’autres, c’est le cas du service exploitation par exemple. Mais deux solutions : soit la collègue qui arrive aime ce type d’ambiance, soit elle va contribuer à la faire évoluer. Dans les deux cas, cela se passe bien. Moi, j’ai toujours travaillé avec une majorité d’hommes. On est bien reçues et acceptées. Il ne faut pas en avoir peur ! Pour les hommes, rester entre eux, c’est un peu casse-pieds... et inversement ! »

 

La question bonus : si tu devais guider des jeunes vers ce métier ?

« L’informatique est partout, dans tout. C’est une porte ouverte à tous les secteurs. Il y a un métier pour chacun. Que l’on soit attiré par la partie internet, ou par le développement et la gestion de projets (mon domaine) ou encore la partie réseau : le service exploitation, c’est à dire, la mise en fonctionnement des machines, leur paramétrage pour que toutes communiquent bien, ici comme à des milliers de km.
En IT (technologies de l’information), on va trouver des gens très discrets qui préfèrent rester sur leur poste et des gens qui vont aimer bouger et faire du câblage réseau. On peut facilement trouver une place qui convienne à sa personnalité. À des personnalités très différentes. Et évoluer avec le temps. On verra des profils plus techniques partir finalement vers l’avant-vente parce qu’ils ont la fibre commerciale. Au début, il y a toujours un bagage technique. Mais ensuite, inévitablement, les gens vont devoir apprendre au-delà de cette formation de base. C’est une chance. Le secteur n’est pas cloisonné, il permet de s’adapter ».

Petit lexique

*BI - Business Intelligence : techniques de traitement des données qui facilitent l’interprétation et donc la prise de décision des managers.

*Gestion de projets en mode agile : méthode de suivi de projets qui fonctionne par séquences de deux semainesi(en moyenne), et permet à l’équipe de s’auto-évaluer régulièrement pour arriver plus précisément au but visé.

*SSII : Sociétés de services et d’ingénierie en informatique. Aussi appelées ESN (entreprises de services du numérique). Mettent à disposition de leurs clients des collaborateurs experts pour développer un projet.

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Crédits

Photo : DR
Affiche : Esprit d'équipe par Ip-label
Icônes : The Noun Project Snake by V I S H A L / script by Creative Stall / type & PHP File by Por Suppasit / Kanban Board by tom

Le témoignage de Christelle en vidéo !