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Maxime, élève ingénieur en Génie industriel, 4e année

Le 28 septembre 2018
Parcours

Mon parcours d’ingénieur me donne la possibilité d’agir sur des enjeux sociétaux décisifs !

Maxime, élève ingénieur en génie industriel, 4ème année

Maxime, 20 ans, c’est un de ses enseignants de l’UTT (Université de technologie de Troyes) qui me l’a recommandé. Comme une évidence. L’élève ingénieur en 4e année, en Génie industriel, spécialité supply chain a accepté notre rencontre avec simplicité, efficacité et gentillesse. Dans le petit bureau parisien où nous nous retrouvons, prêté pour l’occasion, on le sent un peu à l’étroit. Il réfléchit, analyse ses propos, les ajuste. Les idées fusent. Bientôt, il part pour Hong-Kong...

 

Ingénieur, la naissance d'une vocation au lycée

Maxime est en ce moment en stage à Paris. Mais avant de rejoindre son école, à Troyes, il vivait dans l’Ain, entre Lyon et Genève. Quel a donc été son parcours ? « Je n’ai jamais été le premier de la classe mais j’aimais bien comprendre, les sciences concrètes comme la physique ou la chimie, mener des projets technologiques ... mais aussi la philosophie. En première, j’ai choisi la dominante « Sciences de l’ingénieur ». Je me plaisais beaucoup dans cette matière. » Au moment de choisir une voie après la terminale, Maxime hésite : école d’ingénieurs ? De commerce ? Il opte finalement pour la première : « je ressentais ce besoin d’en savoir plus sur les objets, sur le monde, j’avais besoin de saisir comment ça marche ! ». Mais il conserve en tête l’idée d’un double cursus, un jour.

 

En école d'ingé : liberté de parcours et interdisciplinarité

La jubilation de s'ouvrir au monde

Choisir son école est toujours un moment délicat. Maxime en parle comme d’un coup de coeur : « un cadre sympa, un beau campus et puis, cette liberté de parcours accordée à l’étudiant à travers un vaste panel de cours parmi lesquels choisir pour se construire, en toute interdisciplinarité ! ». On sent dans son regard, le plaisir intense d’un chat face à une rangée d’assiettes de poissons... « Chaque semestre, on choisit nos UE (Unités d’enseignements) : 6 au total. 2 en connaissances scientifiques : mathématiques, physique, chimie ; 2 en techniques et méthodes : technologie et initiation au bureau d’études, algorithmique... ; 2 parmi tout le reste (c’est énorme et une grande chance !) : des cours de langues (du portugais au chinois ou au coréen) et communication, de management et gestion d’entreprise (économie, commerce, marketing) et enfin les humanités : histoire, philosophie, arts... « J’ai suivi par exemple un cours sur l’essor des technologies et la crise de l’idée de progrès et sur la philosophie des sciences. Je crois que cela m’aide à avoir une compréhension plus fine des enjeux, à mener mes projets de manière plus pertinente. »

Le choix d'une spécialisation en génie industriel...

« Les deux premières années ont un tronc commun. Pour les 3 suivantes (et dernières !), il faut choisir sa branche. Ma discipline majeure est le « Génie industriel ». Avec une spécialisation en gestion de la supply chain. Je voulais être au coeur de l’activité industrielle. » Maxime est amené à piloter les stocks, la production, le système de distribution des entreprises, petites et grandes. Il intervient aussi sur la circulation et le traitement des informations liées ... Il a d’ailleurs abordé cette question, de manière très concrète, lors d’un de ses cours qui traitait de l’audit des systèmes d’information : « je suis allé dans une boutique de mode en ville et j’ai interviewé la propriétaire. Je devais comprendre comment traduire l’activité de son entreprise à travers des objets informatiques (bases de données, applications) pour l’aider à simplifier et sécuriser tout le processus, de la réception des stocks chaque lundi à la mise en place des vitrines »...

 

... qui implique une bonne maîtrise des outils et usages informatiques

Maxime n’est pas ingénieur informatique, pourtant il est formé à cette discipline dont il utilise au quotidien différentes facettes : « on apprend les bases de données, le codage. On aborde beaucoup la thématique « 4.0 » (pour 4e révolution industrielle) dans laquelle internet et le numérique sont très présents : big data, objets connectés, programmation, automatisation. C’est évidemment important dans notre spécialité, pour le réapprovisionnement de magasins par exemple ».

 

Un étudiant engagé !

Être acteur de sa formation, vivre un bouillonnement créatif

Au lycée déjà, Maxime était vice-président de la vie lycéenne. « Je veux aller plus loin : être acteur et entrepreneur de ma formation ». À son arrivée à l’UTT, il participe à des salons pour informer les plus jeunes. Puis il devient représentant étudiant : « on a mis en place toute une démarche pour renforcer l’écosystème d’innovation à l’école, pour encourager les projets concrets ». Espaces de co-working, atelier de fabrication, conférences et mini-salons, visites d’entreprises de la région... « Au club d’innovation et d’entrepreneuriat, on était d’abord 4 ou 5. La deuxième année, on était 40 ! »

Ainsi Maxime initie et anime la première édition de la conférence TEDx* à l’UTT en 2016. Le thème ? Shape the future (façonner l’avenir). « Des personnalités de premier plan du monde scientifique et numérique comme Gilles Mautin, Karim Oumnia ou encore Darja Dubravcic* ont débattu avec nous de la révolution des objets connectés, du biomimétisme et de l’intelligence artificielle. Cette année, j’ai aussi co-organisé la « Nuit de l’innovation » introduite par une conférence axée sur l’entrepreneuriat au féminin. » Des rencontres inspirantes, un bouillonne- ment créatif qui enthousiasment Maxime. « Pour les étudiants, c’est le moyen de s’impliquer dans l’univers extra-scolaire mais aussi de réfléchir à la création d’une start-up, d’enrichir son carnet d’adresse... » Et Maxime ? Il poursuit sa route engagée : responsable de pôle au BNEI (le Bureau national des élèves ingénieurs), il travaille encore aujourd’hui avec l’IESF (l’association Ingénieurs et scientifiques de France) sur les transformations pédagogiques. Pour que la formation d’ingénieurs soit toujours plus en adéquation avec les défis de son temps.

 

En route pour demain !

Du monde associatif à celui de l'entreprise

Grâce à ses responsabilités associatives, l’élève ingénieur a développé une relation très naturelle avec le monde de l’entreprise et ses acteurs : « avoir pris régulièrement la parole devant des professionnels facilite l’insertion. Je peux capitaliser sur des expériences concrètes. » Les stages inclus dans le parcours de l’école formalisent donc cette entrée dans l’univers du travail sans pour autant l’angoisser. « Entre la première et la deuxième année, j’ai fait un stage d’un mois en tant qu’opérateur de contrôle-qualité. Je suis à présent en quatrième année et j’effectue mon premier stage de 6 mois. L’école recense toutes sortes de propositions et j’ai trouvé facilement une offre qui me plaisait vraiment : une mission dans le secteur du luxe français, qui implique d’être exigeant, pointilleux, de faire attention au détail. Je dois planifier et optimiser, par le biais de logiciels et grâce à mon acquis en matière de supply chain et d’informatique, le transfert de stocks d’accessoires haut de gamme entre les boutiques de mon employeur, partout dans le monde. Parmi les tâches qui m’ont été confiées, un projet très sympa : l’organisation d’une journée de rencontres entre le service supply chain et des start-ups proposant de nouvelles idées et solutions innovantes pour la livraison, l’analyse de données... Avant la fin de mes études, il me faudra encore accomplir un dernier stage de 6 mois. »

 

L'appel du soleil levant

Ce stage, Maxime le fera peut-être à Hong-Kong, la ville qu’il vient de rejoindre en cette rentrée pour un semestre à l’université. Ce n’est pas la première fois qu’il se trouve en Chine puisqu’il avait fait partie des étudiants sélectionnés en deuxième année pour terminer à l’UTSEUS (l’Université technologique Sino-européenne de Shanghai) leur « tronc commun ».
Au programme : « certains cours en anglais, d’autres en français, au milieu d’étudiants chinois qui comptent venir en France finir leurs études. J’ai appris la langue sur place. L’air n’est définitivement pas le même qu’en France ! C’est passionnant de découvrir les différences culturelles. J’avais le sentiment d’être dans une bulle, pas protégé mais épanoui. J’ai tissé des amitiés qui vont rester. » Séduit par la Chine et souhaitant découvrir d’autres aspects du pays, loin des lumières des grandes villes, Maxime y a même réalisé l’année dernière un volontariat dans une ferme.

 

Et demain ? 

Après Hong-Kong, il y aura 6 mois à l’école puis 6 mois de stage. « Je ne sais pas encore ce que je veux faire, je me laisse le temps et la possibilité de vivre d’autres expériences qui me construiront. Est-ce que je veux travailler dans une grande ou une petite entreprise, dans une ONG, dans le public ? Depuis décembre dernier, je participe à un challenge et j’ai monté un business plan et une start-up... pourquoi pas l’entrepreneuriat ? L’atmosphère, l’écosystème autour du job, les valeurs de l’entreprise, les personnes qui la composent, c’est un tout qui me décidera. Ce qui est certain c’est que je m’investirai dans un projet que je trouverai noble et dans un environnement sympa ! »

 

La question bonus : quel conseil donnerais-tu à des jeunes, garçons ou filles, tentés par des études d'ingénieurs ?

Allez-y, foncez ! En tant qu’ingénieur, acteur du numérique, vous avez la possibilité d’intervenir sur des enjeux sociétaux décisifs : agir pour la transition numérique, la démocratie, l’environnement ... À vous de jouer, Go!

Le témoignage de Maxime en vidéo !

Petit lexique

*Les conférences TED diffusent, au niveau international, des idées novatrices « dignes d’être répandues ». Les TEDx en sont des formes portées localement par des écoles, entreprises, bibliothèques..., selon des critères définis.

*Gilles Mautin accompagne les jeunes entrepreneurs dans la concrétisation de leurs projets. Karim Oumnia a été distingué en 2016 au salon CES (Las Vegas) pour ses chaussures connectées et Darja Dubravcic est en charge du département de biomimétisme à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.

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CRÉDITS 

Photos : Gary Gréteau pour BNEI (portrait Maxime), DR.
Icônes : The Noun Project - Oriental Pearl Tower Shanghai by mikicon / Packaging by Richard Slater / Engineering by Delwar Hossain / Project Flow Chart by Creative Stall / Sales location by Marie Van den Broeck / Exit by Shital Patel / Microphone by Ismael Ruiz / Asian temple by IconfactoryTeam

Reportage publié une première fois en septembre 2017.