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Clément développeur web et formateur

Le 18 décembre 2018
Métiers et emplois
Orientation

Au lycée, je n’étais pas une bête en maths mais après, ma passion pour l’informatique a payé !

Clément, développeur web chez Sensiolabs à Clichy (près de Paris)

En sortant de l’ascenseur, j’arrive dans un vaste open space. La vue est magnifique. Il y a des fruits sur le bar.
Clément, 25 ans développeur web, arrive et m’emmène dans une pièce lumineuse, joliment décorée qui sent bon le bois. C’est l’un des espaces dans lequel les collaborateurs peuvent s’isoler ou brainstormer en équipe. Dans la salle adjacente - on se croirait en classe - des clients suivent une formation. Dans l’un des bureaux voisins, un commercial dresse pour un client le point d’étape d’un projet. Des rires résonnent plus loin. L’ambiance est joyeusement studieuse.

 

Comment es-tu devenu développeur web ?

Vers l'informatique et au-delà !

« Je viens de l’Île de Ré. Je savais que j’aurais à la quitter. J’ai su très tôt aussi que je voulais faire de l’informatique. » Les choses se sont enchaînées simplement. Son père habitait Paris, il y a trouvé une école d’ingénieurs en informatique. En terminale, il n’était pas une bête en maths. « Je tournais autour de 13 ou 14. » Belle surprise après le bac : « je ne m’attendais pas à avoir un aussi bon niveau en maths et en informatique. J’étais juste passionné. » Les cours étaient disponibles sur internet, il les anticipait. « Je m’amusais tout en me mettant la pression. En revanche, je n’étais pas bon en anglais, dommage quand on fait de l’informatique... Ma solution : jeux vidéos, séries, système d’exploitation de l’ordina- teur, j’ai tout basculé en anglais. » Au début, ça lui faisait peur mais ça a payé !

 

De l'école au CDI, directement !

« J’allais passer mon diplôme d’ingénieur en informatique. J’ai postulé chez SensioLabs, un éditeur de logiciels, avec mon meilleur ami de promo, pour un stage de fin d’études de six mois. » C’était il y a deux ans... « Après le stage, nous avons directement été embauchés en CDI comme développeurs web ! » Ensuite, il a évolué dans l’entreprise : « j’ai préparé une certification technique - assez complexe - qui m’a permis de devenir formateur. C’est cool parce que du coup j’exerce deux métiers différents. En tant que développeur, je suis dans une équipe, je participe à des réunions de conception, je vais coder une bonne partie de la journée. Quand je forme, j’accompagne la montée en compétence des gens, on dialogue. J’aime bien le côté pédagogique. Et pouvoir changer de rythme, d’air, c’est sympa. »
Aujourd’hui, Clément est passé lead developpeur : c’est un référent technique, celui qui doit apporter une vision au projet. Mais ce n’est pas un « boss ». « Chez nous, il n’y a pas de notion hiérarchique. Au début, j’avais du mal à voir comment ça allait marcher mais ça fonctionne : on prend les décisions ensemble ! »

À quoi ressemblent tes journées ?

Bonnes pour le corps et l'esprit 

Depuis quelques temps, Clément s’est mis à la musculation, veille à manger sainement. « Je me lève tôt, je passe deux heures en salle de sport. » Les horaires sont flexibles : celui qui veut commencer à 10h reste plus tard et celui qui veut partir à 17h arrive plus tôt. « Le matin, on fait une toute petite réunion de 10 mn, un « Daily Stand-up » (on reste debout, ça va plus vite !). Chacun raconte ce qu’il a fait la veille, s’il a rencontré des problèmes, ce qu’il va faire dans la journée. » Le jeune homme fait une pause vers midi et reprend vers 14 heures jusqu’à 19 heures. « Pour décompresser, parfois on fait du babyfoot. » Et des courses pour le goûter !

 

Concrètement ton travail, c'est quoi ?

99 % de code : tout ce qui peut aider à créer, améliorer ou faire évoluer un site 

« Dans 99 % du code ! » En raison de la nature du produit phare de l’entreprise, Symfony, tous les collaborateurs sont experts en PHP. « Nous sommes aussi tous développeurs « Full stack* » : on maîtrise plusieurs langages : html, CSS, Java Script, les bases de données SQL... car on rencontre de tout dans la vie d’un projet. » En effet, SensioLabs vend du service : « on est amenés à auditer le code d’un site pour déterminer ce qui ne fonctionne pas mais également à coacher l’équipe informatique - si le client en a une - pour faire partir le nouveau site sur de bonnes bases. » En ce moment par exemple, Clément entretient et fait évoluer un site. Ce n’est pas une mission ponctuelle mais un projet historique de l’entreprise qui le porte depuis plus de 10 ans. C’est long 10 ans, non ? « On peut évoluer de projet en projet. À tout moment, on peut demander à changer. » Ainsi un développeur peut suivre un dossier pendant deux ans et le confier à une autre équipe lorsqu’il sent la lassitude poindre et la nécessité d’y apporter un nouveau regard.

 

Comment vous organisez-vous au sein de l'équipe ?

Des méthodes « agiles » pour un stress limité, un travail en équipe mais sans « chef »

Clément les avait étudiées à l’école, il n’y croyait qu’à moitié. Il a pu expérimenter leur efficacité en entreprise : les méthodes agiles sont à l’oeuvre, « Scrum* » notamment, pour ne pas la citer. « On organise des « cérémonies », des petites réunions pour anticiper le besoin du client et ses questions, préparer le rendez-vous, se répartir les tâches à accomplir. Chaque cycle dure 3 semaines au bout desquelles on fait une démonstration au client. « Cela permet d’avoir un retour régulier et d’éviter les malenten- dus. La règle, c’est 100% transparence. Avec ce système, la problématique de délai est contrôlée. S’il y a un risque de dérapage, le client est tout de suite prévenu. » Ce fonctionnement protège aussi les développeurs dans leur travail : moins de stress ! « Super ambiance », concentrée mais détendue.
Et l’on continue à se former au quotidien : « nous mettons en oeuvre des méthodes pour travailler à deux. L’un prend le clavier, le second dit quoi faire » Objectif : transmettre un savoir-faire dans une technologie, aider l’autre à s’améliorer. Mais s’il y a des chefs de projets, il n’y a pas de chef, pas de N+1. « Personne ne donne d’ordres. On est une équipe. »

 

La question bonus : que dirais-tu à un jeune qui s'interrogerait sur son avenir ?

« Que je suis content de me lever tous les matins. On sait faire la fête, on sait travailler. » Pour lui, les trois critères déterminants sont réunis : une bonne ambiance, la possibilité d’évoluer, de continuer à apprendre et enfin, un salaire adapté. Je lui demande comment il se voit plus tard. « Je pourrais aller vers des missions d’architecture du web ou de coaching. » Mais pas d’angoisse du futur « Je suis ingénieur et ici, techniquement, c’est super intéressant. On travaille sur des technologies très pointues, à la mode, qui rayonnent dans le monde entier. Notre boîte fait beaucoup pour attirer et fidéliser les développeurs. » D’ailleurs il y a peu, ils ont tous été invités à Berlin pour une conférence internationale de 4 jours. Ils étaient 1 000 ! « C’était génial ! J’ai le sentiment de continuer à progresser. »

Petit lexique

*Développeur Full stack : qui « empile » un grand nombre de compétences, qui sait tout faire.

*Scrum : Méthode de suivi de projets créée à la fin des années 80 qui fonctionne par séquences temporelles (en moyenne deux semaines) et permet à l’équipe de s’adapter et de s’auto-évaluer régulièrement pour arriver plus précisément et efficacement au but visé.

Le témoignage de Clément en vidéo !

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CRÉDITS

Photo de Clément : DR
Icônes : The Noun Project - Football by Becris / Goal by Creative Stall / Computer mouse by Celeste Njoo / Computing by Chris Homan / Screen by Daniela Baptista / Football player by Michael Bundscherer

Reportage publié une première fois en mai 2017 sur le site de l'association Pasc@line.